Adieu phobie administrative quand on démarre dans la vie active

Publié le 20 juin 2022 par Marie Ducrocq | entreprise

Cet article est publié sous licence CC BY-NC-SA

S’il y a des questions qu’on se pose avant de faire un entretien d’embauche, il y a également celles qui viennent après l’intégration dans l’entreprise.

Pas toujours évident de s’y retrouver sur la gestion des congés, la mutuelle, la fiche de paie, les types d’entretiens ou encore les absences.

Voici un petit pêle-mêle de questions-réponses qui pourront je l’espère vous éclairer.

Congés

Mes congés peuvent-ils être pris dès l’embauche  ?

Oui  !

Des congés dès l'embauche

Depuis la Loi El Khomri de 2016, les congés peuvent être pris dès l’embauche «sans préjudice des règles de détermination de la période de prise des congés et de l’ordre des départs et des règles de fractionnement du congé.» (Code du travail - Article L3141-12)

Si vous n’avez pas acquis suffisamment de congés, vous pouvez en demander par anticipation (payés ou sans solde), sous réserve de l’accord de votre employeur.

Exemple :

Vous intégrez l’entreprise le 1er juin 2022 et souhaitez poser 12 jours en août. Vous avez donc cumulé 2,5 jours * 2 mois soit 5 jours. Vous avez alors le droit depuis 2016 de poser ces congés sans attendre le 1er juin 2023.

En revanche, vous devrez faire une demande de congés anticipés à votre employeur pour les 7 jours restants. Il sera libre de l’accepter ou de la refuser.

À noter : la période de prise de congés comprend dans tous les cas la période du 1er mai au 31 octobre de chaque année.

S’il me reste des congés non soldés sur la période, ai-je le droit de les reporter sur la période suivante  ?

Vous pouvez les reporter si votre employeur l’accepte. Dans le cas contraire, ces jours seraient alors payés.

Pourquoi quand je pose des congés mon salaire est plus élevé  ?

Car votre entreprise utilise la règle du 10ᵉ et non le maintien de salaire.

C’est-à-dire qu’elle suit le calcul ci-dessous pour déterminer votre indemnité :

Rémunération annuelle brute totale (perçue au cours de l’année de référence) / 10 = indemnité totale de congés payés. Il faut ensuite la rapporter au nombre de jours posés.

Exemple :

Votre rémunération brute mensuelle est de 2865 €.

Toutes primes confondues sur la période de référence, votre rémunération est de 34 380 €. Vous avez travaillé sur toute la période et avez donc cumulé 30 jours ouvrables (ou 25 jours ouvrés).

Si vous posez 2 semaines de congés, le calcul au 10ᵉ est le suivant :

  • en jours ouvrables (soit 12 jours) : (34380/10) ⨯ (12/30) = 1371,2 €
  • en jours ouvrés (soit 10 jours) : (34380/10) ⨯ (10/25) = 1645,44 €

Dans le cas du maintien de salaire, on prend les infos suivantes :

  • Horaire réel du mois : 7 h/jour
  • Mois de 21 jours ouvrés
  • Nombre d’heures réelles du mois : 147 (21 ⨯ 7)
  • 12CP = 10 jours ouvrés soit 70 heures non travaillées (10 ⨯ 7)

Le calcul est le suivant : 2865 € ⨯ 70 / 147 = soit 1364,28 €.

Dois-je poser mon samedi en congés si je ne travaille pas  ?

Tout dépend de votre convention collective ou votre accord d’entreprise.

Vous avez droit soit à 30 jours ouvrables (c’est-à-dire hors dimanche) soit à 25 jours ouvrés (jours effectivement travaillés dans l’entreprise, c’est-à-dire hors samedi et dimanche).

Dans le cas où vous êtes en jours ouvrables, vous devez en conséquence poser 5 samedis dans l’année.

Fiche de paie - Maladie

À quoi servent mes cotisations sociales sur ma fiche de paie  ?

Fiche de paie

Le principe de ces cotisations repose sur la collectivité. Grâce à la solidarité commune, vous (salariés) bénéficiez de protections qui s’étendent aux domaines de la retraite, maladie, accident, prévoyance…

Ces cotisations permettent par exemple le versement d’indemnités par la sécurité sociale lorsque vous êtes en arrêt maladie ou d’indemnités lorsque vous êtes au chômage ou encore de financer le régime des retraites.

Les cotisations sociales représentent à la fois les cotisations patronales (versées par l’employeur) et les cotisations salariales (versées par le travailleur).

Quelle est la différence entre la mutuelle, la sécurité sociale et la prévoyance  ?

Santé

La sécurité sociale, c’est l’organisme auquel vous cotisez par le biais des prélèvements sur votre fiche de paie. Ceux-ci sont reversés par l’employeur à l’Urssaf.

Carte vitale

La mutuelle, c’est la complémentaire santé qui va venir abonder le montant pris en charge par la sécurité sociale sur certains actes médicaux plus onéreux. Elle est devenue obligatoire en entreprise et peut être prise en charge à hauteur de 50 ou 100% selon les employeurs. Chez Synbioz, la prise en charge est totale.

La prévoyance sert à vous protéger contre les aléas de la vie (invalidité, incapacité ou décès). C’est elle qui va venir compléter les indemnités de la sécurité sociale en cas d’arrêt maladie de longue durée ou qui va permettre en cas de décès le versement d’un capital décès à la personne mentionnée dans votre bulletin d’affiliation.

Comme je le répète souvent, soyez vigilants à mettre bien à jour votre bénéficiaire en cas de changement de situation ! Le capital en cas de décès pourrait être versé au mauvais destinataire.

Erreur de bénéficiaire en cas de décès

La prévoyance est facultative, les entreprises sont libres de la proposer ou non sauf pour les cadres pour lesquels elle est obligatoire et également dans le cas de certaines conventions collectives.

C’est quoi les jours de carence  ?

Les indemnités journalières versées en cas d’arrêt maladie sont dues après un délai de carence.

S’il est de 3 jours, elles seront donc versées à compter du 4ᵉ jour. Le point de départ du délai de carence correspond au premier jour entièrement non travaillé.

Je suis en arrêt maladie, quelle est la procédure pour percevoir mes indemnités  ?

On ne le dit jamais assez, il vous faut retourner à votre service RH votre arrêt maladie dans un délai de 48 heures.

Vous devez transmettre les feuillets n°1 et n°2 à la CPAM et le feuillet n°3 à votre employeur.

Feuillets arrêt maladie

Si vous adressez l’arrêt hors délai, la CPAM vous informe du retard constaté et précise que vous risquez une retenue financière en cas de nouvel envoi tardif dans les 2 ans qui suivent, ce qui n’est pas rien.

Temps de travail

Suis-je obligé(e) de prévenir à chaque fois que je démarre plus tard ou termine plus tôt  ?

Oui  ! Car en ne le faisant pas, vous prenez un risque. Vous décidez de terminer plus tôt votre journée sans autorisation ni justification et pensez qu’après tout le travail est fait. Une procédure disciplinaire peut être initiée et conduire au licenciement.

D’autre part, si vous êtes victime ou causez un accident sur ces horaires, vous pouvez perdre tout ou partie de votre indemnisation.

Ma femme est enceinte, est-ce que je peux l’accompagner aux visites pré-natales sur mon temps de travail  ?

Oui, et c’est d’ailleurs peu connu. Le futur père bénéficie d’autorisations d’absence pendant la grossesse de sa conjointe.

Il s’agit de trois autorisations d’absence rémunérées pour l’accompagner lors d’examens de suivi de grossesse.

Cette autorisation d’absence comprend non seulement le temps de l’examen médical, mais également le temps du trajet aller et retour.

L’employeur peut exiger du salarié qu’il justifie de son lien avec la future mère et d’un certificat du médecin suivant la grossesse et attestant que l’absence est liée à un examen prénatal obligatoire.

Le lundi de Pentecôte est-il férié ou travaillé ?

Le lundi de Pentecôte est un jour férié qui n’est pas obligatoirement chômé. Celui-ci peut donc être travaillé ou non selon l’entreprise dans laquelle vous travaillez. À l’origine, la Journée de solidarité était obligatoirement fixée le lundi de Pentecôte, ce qui n’est plus systématiquement le cas partout. S’il est choisit comme journée de solidarité alors vous devez soit travailler sans être payé, soit vous posez un congés ou 7 heures et votre entreprise s’acquitte ainsi d’une contribution reversée à la CNSA (la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

Vie en entreprise

Quelles sont les différences entre un entretien annuel et un entretien professionnel  ?

Même s’il est fortement recommandé, sachez que l’entretien annuel, aussi appelé EAD n’est pas obligatoire en entreprise contrairement à l’entretien professionnel.

L’entretien annuel est centré sur votre performance et vos objectifs à court terme (1 an). Il s’agit du bilan de votre activité professionnelle sur l’année écoulée. Les objectifs opérationnels pour l’année à venir sont fixés pendant ce rendez-vous.

Chez Synbioz on a également opté pour un entetien trimestriel permettant des temps d’échanges plus fréquents pour des prises de décisions plus rapides sur des sujets d’évolution, de formation ou tout autre souhait qui ne peuvent attendre le prochain entretien annuel.

L’entretien professionnel quant à lui doit être réalisé tous les 2 ans et est centré sur vos souhaits d’évolution dans l’entreprise. Il s’inscrit dans une démarche de gestion des compétences. Les questions d’évolution, de projet professionnel et de formation y sont centrales.

Le remboursement des frais de transport par l’employeur ce n’est valable qu’en région parisienne  ?

Depuis 2009, tous les employeurs doivent rembourser sur la base du tarif de seconde classe, 50 % minimum du prix des titres d’abonnements (attention les titres à l’unité ne sont pas remboursés) souscrits par ses salariés pour le trajet domicile-lieu de travail accompli avec les transports publics (train, vélo, bus…).

Le montant de la prise en charge doit être mentionné sur votre fiche de paie.

Et si vous vous rendez au travail à vélo, sachez que l’indémnité kilométrique vélo (IKV) a été remplacée par le forfait mobilités durables. Sa prise en charge ne doit pas excéder 500 € par an et par salarié et n’est pas obligatoire pour les employeurs.

Et si vous voulez aller plus loin, suggérez-nous de nouvelles questions sur Twitter, on se fera un plaisir d’y répondre dans un prochain article.


L’équipe Synbioz.
Libres d’être ensemble.