L'accessibilité web, on en parle ?

Publié le 20 août 2014 par Victor Darras | front

Cet article est publié sous licence CC BY-NC-SA

Bonjour à tous !

Dans cet article, qui sera sûrement le premier d’une série plus ou moins longue je tenterai d’aborder un sujet que je trouve encore méconnu ou parfois même ignoré : l’accessibilité du web.

Qu’est-ce que j’entends par accessibilité ?

C’est d’abord une accessibilité aux contenus et services, non seulement pour les personnes handicapées et les seniors mais aussi plus généralement tous les utilisateurs qui ne disposent pas du confort “standard” de navigation : dans une situation particulière de bruit, de dimension d’affichage, de luminosité.

Il y a, bien sûr, des standards qui ont été mis en place, prenant en compte les différentes contraintes mais aussi les outils liés à une lecture différente du support web :

  • Les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines)
  • RGAA (Référentiel général d’accessibilité pour les administrations)
  • SGQRI-008
  • opquast (open quality standards)

Les WCAG écrites entre autres par le W3C sont des normes internationales, le RGAA a été écrit pour les sites de l’administration Française basée sur les WCAG.

Opquast contrairement aux autres réglementations en vigueur est plutôt une organisation ayant pour but de diffuser les principes de l’accessibilité. Ils reprennent des principes éprouvés et les développent de manière simple et accessible par des checklist, des outils de reporting ou de test intégrés au navigateur.

Constat : “la majorité des sites web ne sont pas pleinement accessibles”

En 2005, une étude portant sur 436 sites Web d’administration publique des 25 pays membres de l’UE, évalue à 3 % le nombre de sites qui répondent aux exigences de niveau A de WCAG1.0

Ces résultats ont été confirmés en 2006 par une étude menée sur les 100 plus importants sites privés (compagnies aérienne, banques, journaux et boutiques en ligne) ou public (sites gouvernementaux) à travers 20 pays.

Ces chiffres nous laissent à penser que les réglementations ne sont pas suffisantes et que c’est avant tout une prise de conscience de la part des acteurs du web (développeur, rédacteur, responsable) qu’il faut mettre en place.

Personne ne s’en souci

Jusqu’à aujourd’hui, le terme d’accessibilité ne semblait concerner que les personnes handicapées et était donc réduit à une cible restreinte (chiffre de 2001 en France) ce qui a pour défaut de ne pas inciter les investisseurs. Ces derniers recherchent du retour sur investissement, il faudra donc leur donner les clés qui permettent de comprendre pourquoi développer un site accessible rapporte de l’argent.

Du côté des développeurs ou des designer web, les règles exprimées dans les standards cités plus haut sont des contraintes supplémentaires dans leur étape de conception. Des contraintes dont j’imagine que la majorité se passerait bien, mais qui la plupart du temps, s’accorde admirablement bien avec les contraintes existantes.

Avant de lancer un troll dans la mare, je tiens à préciser que si une grande partie des acteurs du web ne se soucie pas encore d’accessibilité, la plupart en ont conscience et certains commencent même à développer des outils de tests basiques comme le très bon Userium.

Pourquoi vaut-il mieux s’en soucier ?

Une question qui, lorsque l’on se penche quelque peu sur la diversité de nos utilisateurs parait évidente : nous devrions tous être libres et égaux face aux moyens de communication et d’expression, à l’accès à l’information et aux services. Il semble donc évident que le web, qui est aujourd’hui la plus grande et généreuse plateforme de contenus puisse être édité et vu par tous.

Maintenant que mon argument humaniste est passé, passons au concret…

Ce que les investisseurs ne voient pas c’est à quel point les soucis d’accessibilité sont universels. Un exemple simple :

Vous accédez à la page web de votre ville, et ils ont eu la merveilleuse idée de lancer à l’ouverture de la page une musique qui ne cessera que lorsque vous aurez trouvé le minuscule bouton pause. C’est extrêmement gênant, d’autant plus s’il est 4h du matin et que le bruit occasionné vient de réveiller votre bambin dans la chambre d’à côté.

Maintenant imaginez la même situation en naviguant avec une liseuse. Une fois arrivé sur cette page vous n’aurez que le son assourdissant de cette musique… Impossible d’accéder à un quelconque contenu.

Une site accessible nous donne donc des garanties relativement fiable pour :

  • l’augmentation du taux de conversion
  • les performances (hébergement, temps de chargement) et le référencement
  • la diminution des risques (juridique ou d’insatisfaction)
  • etc …

Ce sont ces arguments qui doivent vous permettre de persuader vos investisseurs, clients, collègues et patrons. Ce sont là les bases de toute forme de communication réussie.

Conclusion

Malgré toutes les règles et standards que nous avons su instaurer pendant l’évolution des pratiques sur le web, il reste une grande majorité de site inaccessibles ou désagréables pour les utilisateurs.

Il convient donc de changer cette tendance, de passer quelques heures à lire les bonnes pratiques, à décortiquer les arguments qui vont dans le sens des investisseurs et à informer/sensibiliser notre entourage.

Cet article touche bientôt à sa fin et je ne peux m’empêcher de penser à toutes les informations liées à l’accessibilité qui peuvent être trouvées sur la toile. Vous trouverez donc dans la section ci dessous une compilation de liens en attendant notre prochain article.

Celui ci sera sûrement plus pratique puisque nous verrons comment adapter techniquement votre site à tous les public.

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C’est tout pour aujourd’hui, j’ai des attributs ALT à remplir.

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